Failles, 2010


Lambda print, limited edition 5 +2AP.


Démarche : ces photographies sont des plans rapprochés ou moyens qui ne permettent pas de distinguer une forme évidente, générale. Les roches sont amenées à la limite de l'abstraction, réduites à des creux, des saillies et des lignes. Ce point de vue se rapproche de celui les Equivalents de Stieglitz où les nuages découpés et désorientés n'en sont plus vraiment. Ce travail est une recherche d'intériorité, Stieglitz dit : "un équivalent extérieur de ce qui a déjà pris forme en moi". Les photographies de Terre tiennent du même élan d'un rapport intime et réflexif entre photographe et photographié.

Dans cette série deux photographies d'un même espace rocheux avec un angle différent sont juxtaposées. Cette façon de présenter le travail a pour intention de provoquer un état de confusion intellectuelle tel que dans l'hypnose ericksonienne. Il s'agit de d'amener conscient et inconscient à travailler ensemble et ainsi d'amener le spectateur à vivre lui aussi l'expérience physique et intellectuelle du moment du déclenchement, de façon directe, en dehors de son système de référence.

Et je reprendrais les mots de Michael Dumont au sujet de ma série Hypnagogies, qui s'appliquent également ici : «Hypnagogies rappelle à quel point la photographie est peut-être bien l'image montrée dans son papier borné et sa surface plane mais qu'elle est aussi le récit sous-jacent de l'expérience dont elle procède et du temps/geste de sa capture. »

 

Contexte : ces photographies ont été réalisées dans des carrières de pierre du sud de la France lors d'une résidence de création avec la compagnie de danse contemporaine Choréos et le musicien Olivier Bartissol pour la pièce Le Kaléidoscope.