Rupture, 2020
Avec la série Rupture, je fais le choix d’intervenir sur ma représentation du réel. Tout en restant dans le domaine de la photographie, mon travail se dirige vers l’abstraction avec le brouillage du contenu photographique par le morcellement et l’ajout d’éléments graphiques. Il s’agit pour moi d’éprouver mon rapport à la réalité en ayant recours à la manipulation des supports. Déchirer les tirages a représenté une étape dans mon cheminement aussi bien photographique que personnel. C’est une prise de distance avec le tirage et par extension avec la sacralisation des objets.
Rupture est une série basée sur des paysages urbains photographiés au Japon, recomposés et amenés vers l’abstraction. Pour obtenir chaque pièce, j’ai déchiré mes propres tirages en plusieurs morceaux que j’ai ensuite assemblés sous la forme d’un collage. Le résultat est photographié, puis rehaussé numériquement avec des formes géométriques pour obtenir l’image finale. Le résultat rappelle volontairement les esthétiques constructivistes ou supprématiste.
Cette série fait partie d'une régénération photographique. La série Empire Urbain (2004) de paysages urbains a été utilisée pour créer les collages manuels et numériques de la série Rupture (2020). Celle-ci a été, à son tour, utilisée pour générer numériquement la série Infra (2023).
Les bâtiments du départ sont ainsi retournés de l'état de construction à celui de blueprint imaginaire révélant une possible structure invisible de la ville.
Ce cheminement s'est fait sans intention préalable au fur et à mesure des années.